Le projet ABAA

Pour atteindre l’ambition d’améliorer la qualité de l’air en réduisant l’ammoniac d’origine agricole, le projet ABAA s’appuie principalement sur un groupe pionnier d’agriculteurs, ETA (Entreprise de Travaux Agricoles) et Cuma (Coopérative d’utilisation de matériels agricoles) pour tester de nouvelles pratiques moins émissives et sur le déploiement d’un réseau de mesure de l’ammoniac et des particules fines sur le territoire pilote de Brest. Le projet intègre également le développement d’une appli permettant aux agriculteurs de simuler les pertes d’azote liées aux émissions d’ammoniac lors d’un épandage.

Le projet ABAA a débuté en septembre 2021 pour une durée de 4 ans. Le budget du projet est d’environ 2,6 millions d’euros et est co-financé à hauteur de 45% par le programme européen LIFE et à hauteur de 15% par la région Bretagne. Le budget sollicité correspond à plus de 50% au temps de travail des équipes d’Air Breizh et des Chambres d’agriculture de Bretagne, tandis que 28% du budget a permis des investissements dans l’achat d’équipement pour des stations de mesure. Le budget restant permet la gestion du projet, les développements informatiques, la communication vers le grand public et diverses expérimentations.

Construction d’un réseau d’agriculteurs

Porté par Air Breizh en partenariat avec les Chambres d’agriculture de Bretagne, le projet ABAA a pour ambition de tester et développer en Bretagne des pratiques agricoles moins émissives en ammoniac et de mieux en quantifier l’impact sur la qualité de l’air. Le projet ABAA s’appuie sur un groupe d’une trentaine agriculteurs, de CUMA et d’entrepreneurs de travaux agricoles volontaires du territoire de Brest-Pays d’Iroise pour construire ces méthodes et outils moins émissifs en ammoniac. De nouveaux groupes de travail seront ensuite constitués sur d’autres territoires bretons pour valider les méthodes préconisées (9000 fermes concernées à la fin du projet).

Pour équiper les agriculteurs impliqués et formés aux bonnes pratiques agricoles moins émettrices d’ammoniac, une méthode innovante sera déployée, basée sur un outil d’aide à la décision. Il sera disponible sur une application web dédiée et alimentée par la production d’un ensemble d’informations conjointes sur la qualité de l’air et l’agriculture

Pour ce faire, les actions suivantes seront mises en place : développement en commun d’outils, sur le terrain, destinés à la surveillance de la qualité de l’air (mesure, modélisation, prévision) et aux techniques agricoles (accompagnement et expertise agronomique).

Le territoire du projet ABAA

Le territoire pilote comprend une vingtaine de communes entre le Pays d’Iroise et la Métropole de Brest, et montre une diversité de productions agricoles et de modes d’organisation des épandages qui sont représentatifs des activités agricoles régionales. Le groupe pionnier de 30 exploitations sera constitué pour s’engager dans la réduction des émissions. Néanmoins, les autres exploitations présentes sur le territoire (environ 350), bénéficieront de l’ensemble des actions de communication sur le projet (démonstrations de matériels, rendez-vous techniques) et pourront accéder à l’outil d’aide à la décision.


Zone du territoire pilote ABAA au 24 mai 2023.

Un projet à vocation régionale, nationale et européenne

Le projet ABAA a pour objectif de mieux définir l’impact des pratiques agricoles et notamment de l’épandage sur la qualité de l’air à l’échelle d’un territoire. Le groupe pionnier permet avec un travail collaboratif de construire des méthodes et des outils efficaces. De nouveaux groupes de travail seront ensuite proposés sur d’autres territoires bretons pour valider les méthodes préconisées puis la diffusion des outils et enseignements acquis se fera enfin à l’échelle régionale, nationale et européenne.

Par ailleurs, un autre objectif de ce projet ABAA est de développer des groupes d’experts par thématiques et à différentes échelles (locale, nationale, et internationale).  Ces groupes permettront de développer un véritable réseau doté d’une expertise technique et scientifique sur le sujet afin de conseiller les membres du projet. Ces groupes faciliteront l’intégration du projet dans la communauté au niveau européen en favorisant la diffusion des résultats, la réplication et le transfert. Ce sera également l’occasion d’intégrer et de développer des partenariats avec d’autres zones / pays européens particulièrement concernés par ces problématiques régionales liées aux émissions d’ammoniac sur leurs territoires (Pays-Bas/Italie du Nord). 

Projet ABAA : 3 étapes clés

Etape 1 – développement des outils 

La première étape est concentrée sur le développement des outils à déployer pour la réalisation du projet. Tous les outils nécessaires seront ainsi préparés, testés et développés : outils numériques (modélisation, outil d’aide à la décision, inventaire des émissions, communication, etc.), groupes de travail (avec les agriculteurs du territoire pilote, groupe d’experts, etc.). Ces outils seront améliorés et optimisés durant tout le projet. Un déploiement d’appareils de mesure sera également réalisé durant cette première phase pour mettre en place le réseau de surveillance de l’ammoniac et des particules fines sur le territoire pilote. Ces analyseurs serviront, par la suite, sur toute la région durant la phase de diffusion et au-delà. 

Photo d'une main tenant un smartphone

Etape 2 – Exploitation des outils

Durant la deuxième étape, la méthode développée sera réellement opérationnelle sur le territoire pilote avec un réseau de surveillance de l’ammoniac, une prévision quotidienne de la qualité de l’air accessible dans l’outil d’aide à la décision et un accompagnement au plus près des exploitants. Ce concept sera évalué et amélioré constamment. 

Etape 3 – diffusion et transfert en Bretagne et à d’autres régions françaises et européenne

Enfin, la dernière phase du projet consistera à développer et reproduire la méthode sur d’autres territoires. En Bretagne, cette étape sera directement réalisée dans le cadre du projet ABAA par Air Breizh et les Chambres d’agriculture de Bretagne. Des partenariats avec d’autres régions intéressées pour mettre en œuvre la boîte à outils ABAA sur leur territoire permettront une diffusion nationale et européenne.

Les activités développées au sein d’ABAA vont donc progressivement et continuellement croître et s’élargir dès la seconde étape du projet et ce jusqu’à son terme, voire au-delà. En effet, le dispositif déployé pourrait, à terme, être intégré de manière permanente au sein des activités d’Air Breizh et des Chambres d’agriculture de Bretagne.